Séduction psychologique

Séduction psychologique, l'échec de la psychologie moderne, est un livre écrit par William Kirk Kilpatrick datant de 1983, traduit de l'anglais. Kilpatrick est un psychologue, professeur de psychologie et conférencier. Les psychologues sont de plus en plus présents dans notre monde, et j'ai trouvé utile de lire un point de vue chrétien à ce sujet. Dans ce livre, quand Kilpatrick parle du christianisme, il parle souvent de façon générale plutôt que du christianisme évangélique véritable. Mais il met spécifiquement en garde les évangéliques, faisant donc bien la distinction.

Résumé

L'auteur commence par remarquer que la psychologie a déjà influencé les chrétiens. Il donne quelques exemples, montrant que "le loup est dans la bergerie". "Dans bien des églises évangéliques, la pensée positive semble avoir remplacé la foi" (p12). "Pour les non-chrétiens... il se peut qu'il y en ait même qui la considèrent [la psychologie populaire] comme une forme de religion plus évoluée, une manière plus efficace et plus compatissante de faire le bien que le christianisme" (p13).
L'auteur explique cet attrait par son côté religieux, gardant le vernis du christianisme tout en refusant sa doctrine centrale. Il y a bien des choses attirantes dans le christianisme, comme l'amour du prochain, et la psychologie en présente une contrefaçon appréciée. "Mais comme bien des contrefaçons, la psychologie populaire ne tient pas ses promesses. Au contraire, elle éloigne à la fois les chrétiens et les non-chrétiens de ce qui est leur devoir ou leur conduite. C'est une séduction selon le sens étymologique du mot (lat. seducere, conduire à l'écart)." (p14). Le ton est donné.

Kilpatrick raconte son expérience personnelle, et sa confusion entre la théologie libérale et la psychologie. "Je découvrais que je pouvais me montrer plus indulgent envers moi-même que je ne le croyais auparavant. J'accueillais désormais à bras ouverts comme un vieil ami toute tendance intérieure que j'eusse pu refouler auparavant. En outre, la libéralité que je m'accordais, se reportait sur les autres avec une tolérance positivement déréglée... Il nous fallait seulement apprendre à nous laisser aller, à nous laisser emporter par le courant de l'instinct." (p20). Puis... des événements de sa vie commencèrent à saper cette confiance qu'il avait "en une possibilité de salut par soi-même". Sa souffrance ne s'expliquait pas de façon satisfaisante. Son ouverture, ses bonnes intentions, lui attiraient les pires conséquences. Ce fut pour lui un processus long que de démêler ce qu'il croyait du christianisme, et revenir au véritable christianisme, qui s'oppose à la psychologie.

Après ce chapitre d'introduction, suivent 15 chapitres montrant les notions problématiques de la psychologie (au sens large) et comment elles s'opposent aux notions chrétiennes : les bonnes intentions (mais l'absence de résultats), l'estime de soi, "le fardeau du Moi", la nouvelle naissance vs la "réalisation de soi", la notion de sacré et de séculier, etc. Difficile de tout résumer !

Avis

Le livre s'adresse à un large public mais n'est pas toujours facile à lire. Ceci dit, je l'ai trouvé très intéressant, et il pointe quelques dangers de la façon de penser portée par la psychologie. Il pointe précisément ce qui fait "l'esprit du monde" actuel, et presque 40 ans plus tard, on peut dire que cet esprit de tolérance égoïste, centrée sur le moi, est toujours présent et même s'impose de plus en plus. Il suffit de lire un peu internet et on constate effectivement que pour une certaine élite influente de notre société, le dérèglement doit être accueilli au nom de la tolérance, qu'il faut se déconstruire et s'ouvrir à tout, et surtout se départir de son bon sens !

Il y a tellement de choses dans ce livre que je suis en train de me dire qu'il faudrait que je le relise. Donc je peux aussi le recommander. Quand on est nourri de la Bible régulièrement, on constate facilement que notre monde est dans une grande confusion. Je crois que ce livre met en évidence le rôle de la psychologie dans cette confusion et nous permet, en tant que chrétiens, d'avoir un meilleur discernement à ce sujet. Étudier comment fonctionne notre cerveau est une chose. Tout centrer sur soi, tout justifier par nos instincts, en est une autre. Encore une fois, on peut remarquer que la frontière est floue entre science et religion.

Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.
Colossiens 2:8

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

20 mauvaises nouvelles et 1 bonne !

Bataille à Rephidim

Sourire