Dépendance

Par les temps incertains qui courent, j'ai eu l'idée de lire les lettres de prisons d'un pasteur allemand pendant la seconde guerre mondiale : Dietrich Bonhoeffer. Je ne suis pas d'accord avec lui sur tout mais son expérience et ses réflexions sont intéressantes.
Bundesarchiv Bild 183-R0211-316, Dietrich Bonhoeffer mit Schülern.jpg
Par Bundesarchiv, Bild 183-R0211-316 / CC-BY-SA 3.0, CC BY-SA 3.0 de, Lien

Je reviendrai peut-être sur d'autres idées, mais aujourd'hui c'est ce qu'il remarque sur notre dépendance aux autres qui m'arrête. Il écrit ici après une nuit de bombardements. Extraits :
Il est curieux de constater que, pendant des nuits pareilles, seule vous émeut la pensée de ceux sans qui on ne voudrait pas vivre, et que la préoccupation de soi-même s'efface ou disparaît complètement. Alors seulement on réalise à quel point notre vie propre est unie étroitement à celle d'autres hommes, à quel point le centre de notre vie personnelle se situe en dehors d'elle-même, et combien on est peu un individu isolé. (5 septembre 1943)

C'est une sensation étrange de dépendre absolument pour tout du secours des autres. Mais une telle situation vous apprend à être reconnaissant, et j'espère ne plus oublier cela. Dans la vie normale, on ne réalise pas souvent que l'homme reçoit inifiniment plus qu'il ne donne, et que seule la gratitude enrichit une vie. On surestime facilement l'importance de sa propre activité et de son efficience et on oublie ce qu'on est devenu grâce aux autres. (13 septembre 1943)
Dietrich Bonhoeffer, Résistance et Soumission
Nous sommes le centre de notre propre vie, et nous devenons facilement égocentrés. Et pourtant : que serions nous sans notre famille, notre église, nos amis... En prison, Bonhoeffer réalise combien sa vie s'est construite par rapport aux autres, imperceptiblement. Il réalise sa totale dépendance.

Profitant de son expérience, nous pouvons réaliser cela sans être en prison : il y a tout autour de nous des gens sans qui nous pouvons difficilement imaginer de vivre, des gens à qui nous devons d'avoir appris tellement, des exemples de vie.

Mais surtout, que serions-nous sans Dieu ? Cela me rappelle l'exhortation de Paul :
Car qui est-ce qui te distingue ? Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ?
1 Corinthiens 4:7
Voilà qui nous engage à un peu plus d'humilité, non?

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